lundi 6 décembre 2010

Sur le vote à Est-Ensemble, Ligue des Droits de l'Homme

Communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme du 3 décembre 2012

Une majorité des élus de la communauté d'agglomération Est Ensemble, qui regroupe 9 communes de Seine Saint-Denis et 400 000 habitants, vient de décider son adhésion au syndicat des Eaux d'Ile de France (SEDIF) et donc de confier son approvisionnement en eau à Veolia, délégataire du SEDIF.
La création de la Communauté d'agglomération avait pourtant donné à ces communes la possibilité historique de rompre avec une situation monopolistique, une grande opacité de gestion et des tarifs trop élevés pour les consommateurs, sans contrepartie au niveau de l'entretien, des investissements et même de la qualité de l'eau.

La LDH 93 regrette que cette occasion ait été gâchée :
- D'abord parce que la période pendant laquelle des études pouvaient être conduites pour préparer efficacement le retour à une gestion publique n'a pas été utilisée de façon rigoureuse.
- Ensuite parce qu'à aucun moment les usagers n'ont pu donner leur avis sur les choix à faire.
- Enfin parce qu'une partie des élus qui s'affirmaient partisans d'une gestion publique a finalement voté, avec le soutien de l'UMP et du Modem pour s'abandonner à la multinationale Veolia.

Les arguments avancés pour expliquer le revirement n'ont rien de convaincant:
- On nous dit « Le SEDIF a annoncé une baisse de ses tarifs » : or on sait que le contrat avec Veolia prévoit une révision trimestrielle du prix de l'eau et que les citoyens ne vont pas tarder à payer à nouveau le prix fort pour cette dépense contrainte.
- On nous dit « on ne pouvait faire autrement pour avoir de l'eau le 1er janvier 2011 » : on sait pourtant que le préfet aurait pris les mesures de réquisition pour imposer aux partenaires une convention provisoire et permettre la fourniture de l'eau.
- On nous dit « on pourra ressortir dans deux ans » : mais M. Santini, président du SEDIF, vient de confirmer que le contrat sera de douze ans et on sait que les modalités de résiliation rendent une sortie quasi impossible.
La LDH, attentive à tous les droits sociaux, considère que l'eau est un bien commun dont la gestion doit relever de la puissance publique sans s'accommoder de la recherche de profits aux dépens des usagers.
Elle constate que le vote du 30 novembre donne aux électeurs un signal bien négatif, à dix huit mois d'échéances politiques décisives.
L'intercommunalité apparaît comme une structure administrative encore plus éloignée des citoyens et le choix d'une alliance avec l'UMP pour rester client d'une multinationale dont les tentacules s'étendent aux transports, à la restauration, à la gestion des déchets et à bien d'autres activités encore montre que c'est d'abord le courage politique qui a fait défaut.
D'autres préoccupations semblent l'avoir emporté en lieu et place de l'intérêt général et on comprend mieux pourquoi les citoyens ont été globalement tenus à l'écart de toute concertation sur le sujet. Un référendum citoyen aurait été, en effet, un élément décisif dans le rapport de forces à créer.
Mais il n'y a pas de fatalité.
La Ligue des Droits de l'Homme continue à réclamer un retour immédiat à une gestion publique, à l'exemple de la ville de Paris et de bien d'autres.
Et plus généralement, dans la logique du Pacte citoyen qu'elle a élaboré avec 45 associations et syndicats, elle continuera à agir pour que s'offre demain, dans ce domaine comme dans d'autres, une alternative claire pour une société plus respectueuse des droits et plus préoccupée de justice sociale.

Bondy, le 3 décembre 2010

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